Visite de la Collection de S.A.S. le Prince de Monaco

Histoire de la Collection

Monaco est un haut lieu su sport auto et de l’automobile en général, et les Princes de Monaco sont des passionnés de la belle mécanique. Le Prince Rainier III a ainsi commencé à acheter quelques autos anciennes à la fin des années 1950. La première fut un Phaeton De Dion Bouton de 1903, acheté dit-on à un étudiant. Il a ainsi réuni petit à petit une collection de coups de cœur de différentes époques ou de voitures liées à l’histoire de la famille ou de la Principauté. Le Prince Albert II, aussi passionné que son père, a continué la collection dans le même esprit, y ajoutant aussi un important volet lié à la course automobile et aux épreuves monégasques. La collection privée se trouvant à l’étroit dans le garage du Palais, un musée est ouvert en 1993 à Fontvieille dans un premier lieu de présentation au public. Le Prince Albert II souhaitait depuis longtemps leur offrir un nouvel écrin digne de la collection, mais aussi plus proche du centre névralgique de la passion automobile de la Principauté. C’est donc mi-2022 que le nouveau musée a ouvert ses portes, sur le port Hercule, à deux pas du circuit du Grand Prix : l’entrée est juste avant le virage Louis Chiron (le 1er S de la piscine), et le musée se trouve sous l’esplanade utilisée pour les stands et les tribunes du Grand Prix. En traversant cette esplanade, on se trouve sur l’autre partie du circuit avec les bureaux de l’Automobile Club de Monaco et la montée vers Ste Dévote qui suit le départ.

Mes coups de coeur   

La Collection de S.A.S. Le Prince de Monaco réunit surtout des autos rares, prestigieuses, en très bel état dans un cadre sobre et élégant. Quelques coups de cœur à distinguer, toujours très subjectifs :

  • La Sunbeam Alpine de 1954, une auto rare et très belle, reliée à l’histoire de la Principauté de de la famille
  • La sélection de GT des années 1950-1960, la fine fleur des sportives de l’époque
  • La grille des F1

La Collection Princière

Le musée se déploie sur 2 étages et 5000 m², dans un cadre lumineux, sobre et élégant. A l’étage inférieur, ce sont essentiellement les voitures de tourisme, alors que l’étage supérieur est principalement consacré aux voitures de course. La décoration est constituée de films illustrant les autos exposées, d’affiches (notamment des Grand Prix de Monaco) et de photos liées à l’automobile et la Principauté de Monaco.
Outre une fiche descriptive pour chaque auto, des panneaux sur l’histoire de la collection, plusieurs bornes interactives permettent de recherche des informations plus détaillées sur les voitures exposées : caractéristiques, anecdotes, photos, plans… Malgré un très bon éclairage, on n’est pas trop gêné par des reflets parasites sur les carrosseries. En entrant dans le musée, on trouve sur la gauche des vitrines avec des affiches des grands Prix, et de nombreux casques de pilote, notamment d’Ayrton Senna et de Nico Rosberg.
Une maquette de capot avant de Ferrari permet au visiteur de donner l’illusion, le temps d’une photo, de piloter un rare exemplaire de la célèbre italienne. Il suffit de s’asseoir sur le banc, mettre les mains sur le volant, et laisser l’imagination courir. On s’y croirait, ou presque.
La visite commence par l’étage inférieur, et le visiteur est accompagné dans sa descente par 2 F1 fixées au mur (une Renault et une Mercedes), et qui semblent plonger sur une piste imaginaire au ras des vibreurs… 

Ancêtres et origine

Le sous-sol est donc consacré aux voitures de tourisme anciennes, balayant une bonne partie du 20ème siècle automobile. On commence la visite logiquement, par l’origine et les ancêtres. Quand le Prince Rainier débute sa Collection à la fin des années 1950, comme beaucoup de passionnés d’automobiles, il s’intéresse aux autos du tout début du XXe siècle, témoins de la grande aventure automobile. Les défis techniques étaient et les choix esthétiques encore ouverts, les solutions peuvent nous sembler rudimentaires, mais les décors en bois, cuivre et cuir en font des voitures fascinantes. On trouve dans cette section un petit panorama des styles de voitures qu’on pouvait trouver au début du 20ème siècle.

Il y a évidemment la Dion Bouton Phaeton de 1903, origine de la collection et qui en fait toujours partie. Elle a même été utilisée par la famille princière pour participer au Londres-Brighton 1968, célèbre rallye réservé aux voitures antérieures à 1905. Une Hélica de 1921 rappelle l’idée d’utiliser une hélice pour propulser la voiture. 2 voitures très légères, un cycle car, sorte de combinaison entre voiture et moto, avec ses 2 places en tandem et sa transmission par courroie. Le réservoir est positionné entre le conducteur et le passager, facile pour le remplissage, moins évident pour passer un crash test ! A ses côtés, une Peugeot Type 161 Quadrilette de 1921, plus proche d’une auto « classique » mais pesant moins de 350kg.

Sur le mur du fond, plusieurs dessins et plans présentent le travail de l’atelier de restauration de la Collection. Plus grosse, une Unic Torpédo de 1916, 4 places, boite 4 vitesses et un poids de 750kg représente la gamme moyenne avec son 4 cylindres de 2L. Un cran au-dessus, la Humber Beeston est équipée d’un moteur 4 cylindres de 6,3L. Poignées en cuivre, filets de peinture sur la carrosserie, sièges en cuir, elle se donne des allures sportives. Et on sent qu’on est monté en gamme. A noter, détail amusant, que toutes ces voitures de styles très différents, annoncent une vitesse de pointe similaire de 70km/h. Sans doute suffisant vu l’état des routes au début du 20ème siècle.

La Napier T78 de 1914 est une représentante des prestigieuses anglaises. Ici dans une carrosserie « coupé-chauffeur » où les passagers sont à l’abri, seul le chauffeur est exposé aux intempéries. Cette série de pionnières est complété par une triplette de Renault. En 1911, la Renault AX et la CB Torpédo de 40 CV représentent les 2 extrêmes d’une gamme de 11 modèles ! 2 places, pas de portière, roues à rayons bois, un moteur de 8ch et un poids mesuré de 800kg, l’AX se place dans la catégorie voiturette, tandis que la CB Torpédo (2,4L, 1500 kg) sera à la fois la voiture de chefs d’État et de têtes couronnées que la sportive s’attribuant des records de vitesse dans les années 1920. On remarquera sur ces 2 autos les immenses pare-brise verticaux, tenus aux ailes par des sangles ! A côté, la Renault KJ1 « coach » de 1922 permet de mesurer les progrès accomplis en une décennie : carrosserie fermée et plus basse, roues pleines, pneumatiques plus larges, phares au lieu de lanternes de fiacre…

Il y a aussi une moto dans ce musée d’automobiles, une Humber de 1903, propriété du Prince Albert 1er avec laquelle il se lançait dans de grands périples, explorait et traversait la France, de Monaco à Paris, mais aussi en Normandie et même en Angleterre et en Suisse. Pionnier du tourisme à 2 roues, il avait la passion mécanique dont ont hérité Rainier III et Albert II. Cette moto a été soigneusement restaurée par l’atelier de mécanique dont dispose le musée. Enfin, dans cette partie des ancêtres, sont exposées 3 voitures hippomobiles des Princes de Monaco et datant du 19ème siècle.

Prestige et élégance

En poursuivant la visite, on monte très nettement en gamme avec une dizaine de prestigieuses automobiles allant des années 1920 à 1940, en parfaite adéquation avec l’image princière de la Principauté. Ce sont les voitures des stars, des grandes fortunes et aristocrates, vedettes des concours d’élégance en vogue dans les années folles. 4 modèles représentent Rolls-Royce, sans doute le constructeur avec la plus grande aura de prestige, dans ces années et toujours aujourd’hui. A cette époque, le constructeur fournit l’ensemble châssis/moteur, qui est ensuite habillé par un maitre carrossier.

Ainsi les 4 autos présentent 4 styles différents : une limousine classique avec la Rolls-Royce 40/50 HP Silver Ghost par Barker de 1921, un Coupé Phantom I à l’allure imposante mais sportive par Martin & King de 1927, une autre Phantom I mais carrossée en Coupé-Chauffeur par Brewster (1927 également). Malgré leur 2,4T sur la balance, ces 2 autos revendiquent une vitesse de pointe de 125km/h ! Enfin la Twenty est habillée en Torpédo (toujours 1927) moins puissante et plus légère. Quel que soit le modèle, on trouve évidemment la calandre Rolls-Royce traditionnelle en forme de temple grec, et la célèbre Spirit of Ecstasy sur le bouchon de radiateur.

A côté de ces 4 Rolls, de prestigieuses élégantes européennes et américaines, qui ont-elles aussi tenu le haut du pavé. Concurrente directe des anglaises, dans les années 1920/1930, l’Hispano-Suiza H6 B de 1928 est carrossée en « Landaulet » par Kellner. Elle arbore la cigogne de Guynemer sur son bouchon de radiateur. Une grande Berline Delage D8-15 (8 cylindres en ligne de 2,7L) et une superbe Delahaye 135 MS de 1947, en cabriolet 4 places représentent la fine fleur de l’automobile française sportive et luxueuse. Avec ses 125h pour seulement 1400kg, la Delahaye flirtait avec les 160km/h.

Moins connue que les roadsters XK qui ont fait la réputation de Jaguar après la guerre, la Jaguar XL 1 est une reprise des Standard Swallow d’avant-guerre (devenues Jaguar car leur appellation SS posait problème après la 2ème guerre mondiale). Son petit 4 cylindres de 1500cc n’en fait pas une sportive, mais l’auto est élégante.

Enfin 2 autos représentent le très haut de gamme américain des années 1920 et 1930 : une Packard Six en roadster avec spider, petite banquette arrière située hors de l’habitacle, dont le dossier s’ouvre comme un coffre, et une plus imposante Lincoln Type L Torpédo de 1928 qui fleure bon la prohibition. Bicolore, pneus à flancs blancs, roues à rayons, rétroviseur monté sur la roue de secours, on la verrait bien dans un film de gangsters !

En fond de présentation de ces élégantes, les films illustrent ces fameux concours d’élégance où les passagères devaient aussi faire montre d’élégance. Des vitrines exposent des objets peu courants, avec des soliflores et des coffrets à parfum qui garnissaient les intérieurs de ces voitures, rajoutant une touche d’élégance et d’exclusivité.

Les voitures de la famille

On change (un peu) de catégorie, mais en tous cas d’époque avec quelques autos « de famille ». Il y a tout d’abord 2 imposantes limousines américaines, utilisées par la principauté comme voitures d’apparat. La Chrysler Imperial de 1956, carrosserie bi-tons soulignée de chromes, vitres légèrement tintées, calandre agressive en impose.

On notera ses curieux petits feux arrière surmontant les ailes, et le macaron officiel sur le toit. En arrière-plan, un film montre les images de cérémonies officielles auxquelles elle a participé. C’est notamment cette Chrysler Imperial qui accueillit Grace Kelly à son arrivée dans la principauté en avril 1956. Plus classique (et plus classe ?), la Rolls-Royce Silver Cloud Berline de 1956 fut aussi utilisée lors de certains évènements princiers.

La Cadillac Series 6700 Limousine Fleetwood de 1961 est tout aussi imposante, mais dans un style légèrement plus fluide. Pare-brise panoramique, ligne de caisse assez basse pour laisser une grande surface vitrée, elle arbore les grands ailerons typiques des américaines des années 1960. Beaucoup plus récente, la limousine Lexus du mariage princier entre Albert II et Charlène (juillet 2011) présente 2 particularités : une carrosserie « Landaulet » (seule la partie arrière de la voiture est découvrable), et une motorisation hybride en faisant une limousine écologique. La voiture est présentée découverte, mais un toit en plexiglas transparent la protège de la poussière et d’éventuelles incivilités.

La Renault Floride et la Sunbeam Alpine sont beaucoup moins imposantes, et sont liées à la Princesse Grace. La Sunbeam Alpine (1954) est une voiture rare, surtout en conduite à gauche. Il s’agit de l’exacte réplique du modèle que conduit Grace Kelly, future Princesse de Monaco, dans le film d’Alfred Hitchcock « La main au collet ». Elle conduit notamment la voiture sur la Moyenne Corniche qui surplombe la ville de Monaco, en compagnie de Cary Grant. Le Prince Albert a racheté cette auto en 2012 et l’a faite restaurée par l’équipe technique du musée, à l’identique du modèle du film qui avait disparu.

Quant à la Floride, elle fut offerte par le constructeur en 1959 lors de sa sortie. Renault souhaitait profiter du prestige et du glamour de la Princesse Grace pour promouvoir ce petit coupé dérivé de la Dauphine (une autre sera offerte à Brigitte Bardot). Plus loin, on retrouvera une Lotus Seven, et des monoplaces pour enfants, une bonne façon de s’initier à la passion automobile, le genre de jouet dont beaucoup d’entre nous ont rêvé ! Sans oublier la Fiat 500 Jolly, dérivé balnéaire de puce italienne.

Sportives des années 1950-1960

On change à nouveau de catégorie avec le thème suivant, avec une sélection remarquable de GT emblématiques des années 1950/1960. 3 cabriolets italiens, rouges comme il se doit, occupent un premier espace avant l’escalier, sur fond de montage d’images de films où les autos italiennes jouent les vedettes. La Ferrari 250 GT de 1963, V12 évidemment, dessin de Pininfarina réunit l’élégance et la sportivité. Même époque, même carrossier pour l’Alfa Romeo Giulia Spider propulsée par son 4 cylindres double arbre à cames en tête. Le trio transalpin est complété par une rare Cisitalia de 1950, une auto légère et sportive.

Après l’escalier, la Maserati Mistral de 1968, dessinée par Frua, est la dernière Maserati à exploiter le fameux 6 cylindres en ligne. Voiture rare, puisque produite à moins de 1000 exemplaires. Il fallait bien sur une Jaguar Type E dans une telle collection, et ici c’est une des versions les plus désirables, un magnifique cabriolet équipé du 6 cylindres en ligne de 4,2L, couleur vert anglais évidement. A côté, se présente une autre beauté rare, la Facel II Coupé, exceptionnelle voiture de prestige française des sixties. Élégante, reconnaissable au premier coup d’œil par sa calandre, elle est propulsée par un puissant V8 d’origine Chrysler.

La Nash-Healey roadster anglo-américaine de 1952 est l’une des toutes premières voitures de sport produites après la guerre. La ligne du modèle 1952 a été considérablement revue par Pininfarina, et se distingue par sa calandre intégrant les phares. Très chère, trop chère, notamment à cause des couts de transport de cette fabrication dans 3 pays (châssis anglais, moteur américain, carrosserie italienne), elle ne connaitra pas un grand succès commercial (environ 150 unités) mais se fera remarquer en course, notamment aux 24H du Mans.

On touche ensuite à l’un des graals de la collection automobile, avec une Mercedes 300 SL de 1955. Dérivée directement de la 300 SL de course, elle se caractérise notamment par ses portes « papillon » (ou ailes de mouette pour les anglo-saxons, d’où son appellation courante « Gullwing ») imposées par l’architecture de l’auto. Avec son moteur de 3L, 6 cylindres en ligne aussi, elle annonce une vitesse de pointe de 260 km/h remarquable pour l’époque. A côté, le cabriolet Mercedes 220 A de la même année parait d’une autre ère, malgré sa ligne élégante.

Les autos populaires

Quelques voitures populaires complètent le panorama de cette période : Citroën 2 CV et Traction, Renault 4 CV ou encore une petite BMW Isetta. Citons encore un taxi Austin de 1952, une Ford V8 de 1936 avec sa carrosserie Woodie, ou une Jeep Ford de 1936 pour compléter le panorama de cet étage. Il est maintenant temps de monter vers le rez-de-chaussée, sans oublier de profiter de l’escalier ouvert pour admirer les autos sous un autre angle.

La Formule 1

Le rez-de-chaussée est principalement consacré à la compétition, dont la Principauté est l’un des temples mondiaux avec le Grand Prix de F1 et le Rallye de Monte Carlo, sans oublier maintenant le e-Prix et les courses historiques. Suivez la flèche, en l’occurrence ici une Lotus Renault E21 de 2013 fixée au mur. Si la F1 est née officiellement après la seconde guerre mondiale, elle prenait en fait le relai des Grand Prix organisés depuis les années 1920 un peu partout dans le monde, mais principalement en Europe.

En arrivant à l’étage, une première zone présente une Bugatti 35. Sans doute la voiture de course qui a connu la plus importante production avec 640 unités toutes versions confondues, et qui a remporté plus de 2000 victoires, record absolu et qui ne sera probablement jamais battu. Le modèle présenté est une type 35 A, qui était plutôt destiné au tourisme (très) sportif qu’à la compétition, même si de nombreux propriétaires couraient avec. En fond, un film d’archives retrace l’histoire du Grand Prix de Monaco et les podiums au fil des années.

Un buste rend hommage à Louis Chiron, célèbre et talentueux pilote monégasque. Louis Chiron participa au lancement du Grand Prix de Monaco en 1929 et remporta l’épreuve en 1931. Il a couru de 1923 à 1958, soir une carrière de 35 ans, et reste le plus vieux pilote à avoir pris le départ d’un Grand Prix à 56 ans en 1955. Une Ferrari 640 de 1989 symbolise l’ère moderne de la F1. Cette ère moderne est aussi illustrée par 7 autres F1, disposées comme une grille de départ.

De la Lamborghini 291 de 1991 à la Ferrari SF90 de 2019, on mesure l’évolution des F1, notamment sur le plan de leur complexité aérodynamique. Comme il devient très difficile d’approcher les Formule 1 aujourd’hui, heureusement qu’il y a les musées pour les voir de près. La Collection comprend notamment 2 F1 prêtées par Charles Leclerc, pilote monégasque en F1 : une Alfa Romeo Sauber C37 de 2018, et sa première Ferrari, la SF90 de 2019. Lamborghini n’ayant couru qu’un an sous son nom, les Lamborghini F1 sont rares. Si la McLaren MP4/19 de 2004 et la Mercedes-AMG W04 de 2013 sont des autos authentiques, la Red Bull RB7 de 2011 est une « show car », une réplique exacte de la F1 avec sa carrosserie et ses couleurs, mais non fonctionnelle.

Le rallye

La discipline, dont le « Monte Carl’ » est une épreuve majeure, est aussi bien représentée. La Collection présente à la fois des voitures de course et des modèles de série iconiques du Rallye de Monte Carlo. En remontant très loin dans le temps (1951), la Renault 4 CV fut la première sportive de Renault après-guerre, courant aussi bien en rallye qu’aux 24H du Mans (victoire de classe). On a beaucoup de mal à imaginer cette frêle voiture sur les pistes, surtout à côté des monstres actuels ou des Groupe B.

Ensuite, on passe aux années 1970 avec l’Alpine-Renault 1600S (la fameuse « berlinette ») et la Porsche 911, 2 voitures à moteur arrière qu’on revoit dans de grands travers sur les routes enneigées du Turini. Avec les années 1980, on abandonne les voitures de série améliorées pour de véritables bêtes de course. La BMW M1, première « M » de l’histoire, s’illustrera plutôt sur les circuits, mais les rallyes asphaltes lui convenaient bien.

2 lauréates du rallye se retrouvent sur fond d’images d’archives, la mythique Lancia Rally 037, dernière pure propulsion à s’imposer au Monte Carlo, et la non moins mythique Peugeot 205 Turbo 16. La Renault 5 Maxi Turbo de 1985 faisait le spectacle entre les mains de Jean Ragnotti. La Rover Metro R64 Groupe B de 1985 impressionne par ses élargisseurs et ses éléments aérodynamiques, mais elle ne connaitra pas beaucoup de succès, les Groupe B disparaissant à la suite d’accidents spectaculaires. On note aussi les énormes rampes de phares ajoutées sur les capots avant, le Monte Carlo étant l’un des rares rallyes avec des épreuves spéciales nocturnes.

Puis on fait un bond dans le temps, avec la Citroën DS3 WRC de 2013 victorieuse avec Sébastien Loeb et Daniel Eléna (monégasque aussi), puis la Toyota Yaris WRC de 2021, vainqueur aux mains de Sébastien Augier (cette auto est en prêt longue durée). On remarque aussi sur la Toyota les ajouts aérodynamiques, tant sur les côtés que l’énorme aileron arrière. Plus éloigné du rallye, un Mitsubishi Pajero Rallye Raid de 1985 illustre la participation du Prince Albert au Paris-Dakar 1985 avec le team Sonauto-Mitsubishi.

Les sportives « modernes »

Après ce feu d’artifice compétition, la visite se termine par 2 paires de concurrentes italiennes très sportives. La Ferrari 365 GTB/4 Daytona et la Lamborghini Miura P400 se distinguent par leurs architectures opposées. Moteur avant pour la Ferrari, central arrière pour la Lamborghini qui sera la première à adopter cette solution directement issue de la course, bien qu’elle n’ait jamais couru. A l’inverse, la Daytona a écumé les circuits, et la Collection expose une rare Competizione de 1971, puisque seuls 5 exemplaires ont été produits.

En 1986, la concurrence oppose la Ferrari Testarossa et la Lamborghini Countach. Si Ferrari est passée au moteur central, les styles des 2 autos diffèrent radicalement, la Countach ayant inauguré le style plus spectaculaire qui caractérise encore aujourd’hui les sportives de Sant’ Agata Bolognese. La Testarossa se reconnait à ses entrées d’air latérales à « lamelles » qui courent sur les portières et les ailes arrière.

Conclusion

Hormis quelques autos populaires, la Collection est assez logiquement dans le domaine de l’exception, et symbolise bien la Principauté avec un mélange de luxe, d’élégance, de sport et de compétition. En sortant du musée, vous flânerez peut-être sur le port pour admirer (ou pas) les énormes yachts qui y sont amarrés. En tous cas, si le temps le permet et si vous ne l’avez jamais fait, faites le tour du circuit (à pied). On voit les marques des emplacements des rails, les vibreurs, on traverse le tunnel, on remonte les S de la gare… L’occasion de mieux apprécier ensuite les images qu’on peut voir à la télé, où on ne se rend pas compte de la largeur et du relief. Et allez faire un tour du côté du Casino et de l’hôtel de Paris, vous y admirerez certainement quelques autos exceptionnelles et rares.

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Les musées sont des lieux vivants, et donc le contenu ou la disposition peut avoir changé entre la publication de cet article et votre visite. La disposition peut être différente, des voitures peuvent être absentes (révision, entretien, prêt…) et de nouvelles ont pu rejoindre l’exposition.