Musée Automobile Savoy, Cartersville (Géorgie), USA
Jusqu’au 30 mars 2025
Poursuivant une exploration très éclectique de l’histoire de l’automobile, le Musée Automobile Savoy propose « Une Grandeur Tranquille », une nouvelle exposition temporaire consacrée aux voitures japonaises d’après-guerre, en rassemblant des modèles parmi les plus intéressants de cette production. L’exposition est organisée avec l’aide de Mark R. Brinker et Myron T. Vernis, auteurs du livre référence sur les véhicules japonais performants intitulé « A Quiet Greatness », d’où le titre de l’exposition. Les 2 auteurs sont aussi collectionneurs, et ont prêté plusieurs de leurs autos pour cette exposition.
On remonte ainsi au milieu des années 1960, avec 3 coupés plutôt rares et représentant 3 niveaux de performances. La Contessa 1300S Coupé de 1966 était construite par Hino sur la base d’une Renault R8 (avec moteur en porte à faux arrière), avec une jolie carrosserie dessinée par Giovanni Michelotti. Environ 3800 unités furent assemblées avant l’arrêt de la production, Hino étant devenu une filiale de Toyota. De 1966 également, la Nissan Silvia CSP311, aussi connue sous le nom de Datsun 1600 Coupé, est un élégant coupé produit à environ 550 exemplaires, dont une toute petite quantité vendue à l’export.
La Toyota 2000 GT Coupé de 1967 est une authentique sportive, équipée d’un moteur 6 cylindres en ligne de 2 litres, délivrant 150 chevaux. On sent l’inspiration de la Jaguar Type E dans son dessin très fluide. Si ses performances sont reconnues, la production restera limitée à moins de 350 unités, en faisant un top collector des voitures japonaises. La Toyota 2000 GT est restée fameuse par son apparition dans un James Bond (On ne vit que 2 fois), dans une unique version cabriolet.
On reste dans le domaine des voitures sportives avec une Isuzu Bellett GT-R Coupé de 1970. La GT-R Coupé est dérivée de la compacte Isuzu Bellett en vue de son homologation en compétition, d’où une production inférieure à 1500 unités. La Mazda Cosmo Coupé (1970) est l’une des toutes premières voitures au monde équipée d’un moteur rotatif Wankel, et elle inaugure une longue lignée de coupes Mazda sportifs à moteur rotatif. Avec à peine 1200 unités produites et très peu vendues hors du Japon, la Cosmo Coupé est très rare.
A l’inverse, la Datsun (nom longtemps utilisé par Nissan pour les voitures exportées) 240 Z (1971) a été la première sportive japonaise à connaitre un grand succès commercial dans le monde (presque 150 000 voitures produites), et notamment aux USA. La 240 Z a aussi brillé en compétition, sur circuit et en rallyes, notamment dans les rallyes africains grâce à sa robustesse. La Nissan Cherry est la 1ère traction avant de Nissan (vendue aussi sous le nom Datsun à l’export), une compacte avec une ligne originale, particulièrement dans sa version Coupé. La X-1R (1974) est la version sportive, 80 chevaux en série, jusqu’à 130 ch en compétition, produite à environ 2000 exemplaires en 2 ans seulement.
On fait un bond de presque 20 ans avec la Nissan Pulsar GTiR NISMO Edition (1992). Nismo est la branche sportive de Nissan, et la Pulsar GTiR a été développée à partir d’une berline compacte pour participer aux rallyes au Japon et en Europe. La Pulsar GTiR NISMO Edition est une série limitée à 21 voitures, dérivées de la version rallye et adaptée à la demande de chaque acheteur.
La Honda NSX-R (1993) est l’une des sportives japonaises les plus iconiques, venue se frotter aux Porsche et Ferrari, tant sur le plan commercial que sur les circuits (victoire de classe aux 24 Heures du Mans 1995). Dans cette version « R », elle est allégée avec des éléments de carrosserie en fibre de carbone et en supprimant des éléments de confort. Avec des baquets Recaro, un moteur et des suspensions optimisées, son « pilote » avait l’impression d’être dans une voiture de course ! Si la NSX a été vendue à près de 20 000 exemplaires dans le monde (15 ans de production !), moins de 500 NSX-R ont été assemblées.
A l’autre bout du spectre automobile, l’Autozam AZ-1 est une kei-car, ces voitures japonaises très compactes et avec un petit moteur, bénéficiant ainsi d’avantages fiscaux. Si les Kei-cars sont souvent très cubiques pour tirer le meilleur parti de leur taille réduite, l’Autozam AZ-1 est un coupé sportif à moteur central avec des portes papillon !
Dans des registres très différents, le Mitsubishi Pajero Evo (1997) et la Nissan GTR Skyline R34 (1999) sont 2 icones sportives japonaises. Le Pajero est un gros 4×4, plus tout-terrain pur et dur que SUV des beaux quartiers, que Mitsubishi transforme en bête de rallye raid dans cette version Evo, construite pour les besoins d’homologation en compétition. Moteur, boite, suspensions, châssis, carrosserie, aucun élément de la voiture n’a échappé à la préparation. A côté, la Nissan GTR Skyline R34 est une ballerine, coupé sportif 2+2 musclé, moteur double turbo de 280 ch. et 4 roues motrices.
Très grand écart aussi pour les 2 benjamines de l’expo. La Lexus LFA (2012) est à classer dans les supercars, avec son V10 de 4,8 litres et 560 chevaux, châssis et carrosserie carbone, freins carbone-céramique. Pour confirmer son statut de supercar, la production a été volontairement limitée à 500 unités, les acheteurs étant sélectionnés par Lexus (à la manière de Ferrari ou Porsche pour certaines séries limitées). Quant à la Honda S660 Roadster (2015), c’est une Kei-car, un joli petit roadster sportif, son poids plume compensant les limites moteur de la Kei-car (660 cm3 pour 64 chevaux).
En résumé, pas de modèles de grande série mais plutôt une jolie sélection de pépites aux productions limitées à découvrir au Musée Automobile Savoy jusqu’au 30 mars 2025, d’autant que plusieurs modèles ont été surtout vendus au Japon.
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