Musée Automobile Savoy, Cartersville (Géorgie), USA
Jusqu’au 11 janvier 2026
L’exposition « Le Rugissement du Jaguar » au Musée Automobile Savoy (Géorgie, USA) retrace l’histoire sportive de la marque à travers 8 modèles iconiques, des années 1930 au début des années 2000. Si son futur apparait aujourd’hui assez flou, Jaguar reste l’une des marques britanniques les plus prestigieuses, et son glorieux passé sportif lui vaut l’admiration de nombreux amateurs dans le monde. Et c’est justement sur ce passé sportif que le Musée Automobile Savoy se penche avec cette exposition.
Beaucoup l’ignorent, mais Jaguar ne s’est pas toujours appelée Jaguar. En effet, la marque fut fondée par William Lyons en 1922 sous le nom de « Swallow Sidecar Company ». Étant montée en gamme, la société change de nom en 1934 pour devenir S. S. Cars Limited, et les modèles s’appelaient SS. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entrepris recommence à produire des voitures et change de nom pour d’évidentes raison, et prend le nom de Jaguar. Cette période initiale est illustrée par une splendide SS1 « Sports Tourer » de 1934.



Jaguar SS1 Sports Tourer 1934, prêt de Natalie & Scott Bluestein
En 1948, Jaguar présente la XK120, l’une des voitures de sport les plus désirables des années 1940/50. Son nom fait référence à sa vitesse de pointe annoncée à 120 mph, soit près de 200 km/h. Elle existe en coupé et roadster, et sera déclinée en version course, participant aux grandes épreuves sportives comme les 24 Heures du Mans, avant de donner ensuite naissance aux XK140 et XK150. 2 XK120 roadsters sont exposés justement, une version « tourisme » 1954 et une version « course » de 1950.






Jaguar XK120 Roadster course 1950 (Collection privée) et Jaguar XK120 Roadster 1954, prêt de Kim McCullough
La Type C réutilise de nombreux éléments de la XK120, mais est cette fois une vraie voiture de course, et devient l’une des références en course automobile durant la première partie des années 1950 (notamment 2 victoires au 24 Hures du Mans), avant de laisser la place à la Type D qui poursuit la moisson de succès pour Jaguar. Avec une structure monocoque, une ligne aérodynamique travaillée et des freins à disque aux 4 roues, Jaguar continue à innover avec cette Type D dont un exemplaire de 1955 est exposé.



Jaguar Type-D 1955, prêt de Jim Taylor of Gloversville, NY
La célébrissime Jaguar Type E est présentée en 1961 (elle s’appelle XK-E aux Etats-Unis) et connaitra une longue vie jusqu’en 1975, avec des moteurs 6 ou 12 cylindres, en coupé ou en cabriolet, et sera aussi déclinée en version course, comme cette XK-E 1963 présente dans l’exposition.




Jaguar XKE E-Type Coupé 1963, prêt de Johan Woerheide, Atlanta, GA
On fait ensuite un bond de 24 ans pour arriver en 1987 avec une XJR-7, un sport prototype conçu pour disputer les courses IMSA en Amérique du Nord. La XJR-7 évoluera quelques années plus tard en XJR-9, qui a couru en IMSA mais également dans les courses d’endurance internationales, avec notamment une victoire aux 24 Heures du Mans 1988.


Jaguar XJR-7 IMSA-GTP 1987, prêt de la Famille Tullius
Dans les années 1980, les constructeurs sportifs comme Ferrari ou Porsche lancent avec succès leurs supercars, et cela donne des idées chez Jaguar qui présente à son tour sa supercar XJ220 en 1988. La XJ220 est ambitieuse, le 220 illustrant (comme pour la XK120 en son temps) sa vitesse maximale de 220 mph soit plus de 350 km/h. Outre ces performances annoncées, les caractéristiques du modèle de présentation, moteur V12, transmission intégrale, carrosserie de rêve avec ses portes papillons, aérodynamique à effet de sol, soulèvent l’enthousiasme des amateurs.
Sans revenir sur son histoire complète et un peu chaotique (largement documentée sur le net), la gestation sera complexe : le V12 est remplacé par un V6 turbo, la transmission n’est plus intégrale, plusieurs équipements de confort sont supprimés, les portes reviennent à une ouverture classique.
En 1992 lors de l’entrée en production, la situation économique mondiale s’est dégradée et les acheteurs sont moins nombreux. La fabrication s’arrête en 1994 avec moins de 300 exemplaires produits. La XJ220 n’en reste pas moins la Jaguar de route la plus rapide et une très belle auto. Certains modèles seront développés pour la course, comme cette la XJ220 exposée au Musée Automobile Savoy.

Jaguar XJ220 Coupe 1992, prêt de Mike & Beth Grosso
Le dernier modèle de cette exposition est une XKR GT2 de 2009, développée pour s’aligner en ALMS GT2 (catégorie Grand Tourisme des courses d’endurance US – American Le Mans Series). La voiture a couru en 2009, 2010 et 2011, mais face à une concurrence très relevée (BMW, Corvette, Ferrari, Ford, Porsche ou Viper), la Jaguar XKR GT2 avait fort à faire, et Jaguar se retirera de la course avant d’avoir pu tirer la quintessence de sa voiture.



Jaguar XKR RSR GT2 2009, prêt de George Keller, Columbus, OH
De 1934 à 2009, ce sont donc 75 ans de passion sportive automobile rugissante qui attendent les visiteurs du Musée Automobile Savoy.
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