Ferrari en Amérique

Musée Automobile Savoy, Cartersville (Géorgie), USA

Jusqu’au 29 mars 2026

L’exposition « Ferrari en Amérique » au Musée Automobile Savoy (Géorgie, USA) explore les débuts de Ferrari aux Etats-Unis alors que Luigi Chinetti était l’importateur exclusif de la marque au Cheval Cabré pour les Etats-Unis. D’origine italienne, Luigi Chinetti court principalement en endurance dans les années 1930 sur Alfa Romeo, et remporte notamment 2 fois les 24 Heures du Mans en 1932 et 1934. Il s’installe aux États-Unis avant la Seconde Guerre mondiale, et renoue contact avec son ami Enzo Ferrari après la fin des hostilités. Il reprend aussi sont activité de pilote de course, gagnant notamment les 24 Heures du Mans 1949, première édition après la guerre et 1ère victoire de Ferrari dans cette course mythique.

Luigi Chinetti propose à Ferrari de devenir son importateur officiel aux États-Unis et fonde Luigi Chinetti Motors en 1953. Il va ainsi remporter sur Ferrari les courses d’endurance majeures de l’après-guerre. Après avoir arrêté sa carrière de pilote, il crée la célèbre écurie de course North American Racing Team (NART) en 1958. Le NART remportera notamment les 24 Heures du Mans 1965, sur Ferrari évidemment. Luigi Chinetti aura un rôle majeur dans le développement de Ferrari aux Etats-Unis, en faisant un marché important, comme en témoigne les noms de nombreux modèles : America, Superamerica, California…

Avec une dizaine de voitures, le Musée Automobile Savoy a réuni quelques joyaux italiens des années 1950 aux années 1970. La plus ancienne auto exposée est une Ferrai 342 America de 1952, premier modèle Ferrari à recevoir cette appellation. Son V12 « Lampredi » de 4,1L est destiné à une utilisation routière, et la version exposée est l’unique cabriolet carrossée par Vignale. La 212 Inter de la même année est équipée du V12 « Colombo » porté à 2,6L de cylindrée, présenté dans une version coupé dessinée par Ghia.

La 250 GT est sans doute le modèle Ferrari qui a connu le plus de déclinaisons et variantes, que ce soit en version course avec au sommet la 250 GTO ou en version « tourisme ». La 250 tirait son nom de la cylindrée unitaire de son V12 de 3 litres (soit 250 cm3 par cylindre). L’exposition propose ainsi plusieurs de ces 250 GT, en châssis court (SWB) version « Berlinetta » Compétition ou en châssis long (LWB), dont une version « Berlinetta Tour de France », développée pour homologuer la 250 GT en catégorie « Sport ». Cette 250 GT remporte le Tour de France Auto, une course alors très réputée dans la catégorie, en 1957, 1958 et 1959, d’où son nom en hommage à ce palmarès.

La 400 Superamerica dispose d’un V12 de 4 litres (qui lui donne son nom, elle est exposée dans sa version coupé avec l’empattement court de la 1ère génération. La dernière Ferrari Superamerica est la 500 qui s’appellera finalement Superfast, avec un V12 porté à 5 litres de cylindrée et développant près de 400 chevaux.

La Ferrari 275 GTB, qui remplace la 250 avec un V12 légèrement plus gros (3,3l, soit 275 cm3 par cylindre), a été dessinée par Pininfarina en s’inspirant de la 250 GTO. Les carrosseries construites par Scaglietti utilisaient largement l’aluminium pour diminuer le poids de la voiture. La Ferrari 365 lancée en 1966 remplaçait la 275 et la 330. Comme la 250, la 365 a connu de nombreuses variantes, mais la plus iconique est certainement la 365 GTB/4 « Daytona », nom qui lui fut donné suite au triplé de Ferrari aux 24 Heures de Daytona 1967. La 365 GTB/4 est la réplique de Ferrari à la Lamborghini Miura, mais en respectant la philosophie de conception de Enzo Ferrari, propulsion mais moteur à l’avant. La Daytona a aussi connu de nombreux succès en compétition, en rallye comme le Tour de France ou en catégorie GT aux 24 Heures du Mans.

La Dino 246 GT, nommée en mémoire du fils décédé de Enzo Ferrari, est propulsée par un V6 de 2,4 Litres en position centrale. Même si la 246 n’est pas « officiellement » une Ferrari, elle est à l’origine de la gamme de Coupés Ferrari 2 places à moteur central. La GTS présentée est un spyder à toit amovible, dans l’esprit des Porsche 911 Targa. Avec la 512 BB, Ferrari s’est converti au moteur central pour ses modèles les plus puissants, ici un 12 cylindres à plat de 5 litres. La version exposée est une Koenig Special de 1979, passée entre les mains du préparateur allemand avec une carrosserie très musclée. Cette exposition est un bel hommage à Luigi Chinetti, qui a eu un rôle essentiel pour développer la présence de Ferrari aux États-Unis, qui est devenu un marché majeur pour la marque italienne.

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