Visite Époqu’auto 2025

Lyon, France

7 au 9 novembre 2025

Introduction

Pendant 3 jours en novembre, Epoqu’auto investit le centre d’exposition Eurexpo de Lyon pour en faire un véritable musée automobile éphémère. Plusieurs centaines de voitures de tous âges et toutes catégories étaient exposées. Plusieurs plateaux thématiques présentaient de belles sélections de modèles, avec cette année en vedette la 205 Turbo 16, Ligier en compétition, l’anniversaire de la Citroën DS, Opel, les constructeurs lyonnais, les Youngtimers Supercars, les Microvoitures et BBM pour l’expo compétition Autodiva.

Époqu’auto

Époqu’auto est organisé par le club des 3A (les Amateurs d’Automobiles Anciennes), une association de passionnés. Une vingtaine de membres œuvrent toute l’année à la préparation de l’évènement, et sont rejoints par plus de 300 bénévoles durant le salon, pour l’accueil des exposants, partenaires et bien sur le public. Au total ce sont 900 exposants, dont 560 marchands et plus de 200 clubs de marques qui exposaient près de 10500 voitures et 200 motos sur près de 90 000 m². Avec 108 000 visiteurs en seulement 3 jours, Epoqu’auto confirme son grand succès populaire. Rendez-vous est déjà pris pour la 47ème édition les 6, 7 et 8 novembre 2026, toujours à Eurexpo Lyon !

Dès l’entrée sur le salon par la Place des Lumières, une sélection de modèles représentait une partie des plateaux thématiques du salon. Ainsi une Ferrari F50 côtoyait une Microcar, une Opel Super 6 (1937), une Philos Type 4M (1913) pour les constructeurs régionaux et un break Citroën ID (variante de la DS). Il s’agissait d’un modèle unique, un laboratoire roulant développé par Michelin pour tester les pneumatiques. La voiture est remplie d’équipements de mesure, et vient d’être entièrement restaurée. Toujours sur cette place, un autre modèle exceptionnel était mis en lumière, une DS 21 Pallas de 1966 utilisée par le Général De Gaulle, qui vient elle aussi d’être restaurée. Retour en images sur toutes ces expositions.

205 Turbo 16

Le thème rallye 2025 était consacré Peugeot 205 Turbo 16, installé dès l’entrée du salon. L’histoire de cette icone des rallyes, de l’époque des fameuses Groupe B surpuissantes, était racontée par 5 modèles prêtés par le musée de l’Aventure Peugeot, présentant ses différentes versions, en commençant par la T16 Evo 1 de 1985, vainqueur en Argentine et en Nouvelle-Zélande aux mains de Timo Salonen. Une autre Evo 1 est présentée dans sa configuration « Safari », équipée pour ce rallye particulier avec une impressionnante rampe de phares intégrée à la structure pare-buffle et une roue de secours sur le toit.

Dès 1985, la dernière T16 Evo 1 est modifiée pour devenir Evo 2, avec une carrosserie élargie, un aileron XXL et un moteur porté à 430 chevaux. Cette Evo 2 « prototype » servira aussi de voiture de reconnaissance pour la saison 1986. La T16 Evo 2 de course est encore plus puissante (480 chevaux), la version exposée a terminé 2ème du Rallye des 1000 Lacs (Finlande). En 2 ans de compétition, Peugeot remporte 2 titres de Champion du Monde des rallyes constructeurs et les 2 titres pilotes (Salonen en 1985 et Kankkunen en 1986).  Mais les Groupe B sont devenues trop puissantes, et la nouvelle réglementation pour 1987 bannit ces voitures de rallyes.

Peugeot adapte alors la 205 Turbo 16 aux rallye raids : moins puissante (360 chevaux) pour favoriser la fiabilité, châssis renforcé, réservoir de 350 litres… Dès sa première participation en 1987, Ari Vatanen remporte le Paris-Dakar sur cette 205 T16 « Grand Raid » portant le numéro 205.

Ligier

Juste à côté de cette exposition 205 T16, un autre plateau compétition est consacré à Ligier, une autre marque qui a écrit de belles pages de l’histoire de la course automobile française, notamment en Formule 1 avec 5 monoplaces sont exposées. La JS9 de 1978 était équipée du V12 Matra, et surprend par son immense aileron arrière très simple, notamment en comparaison des ailerons actuels multiplans avec leurs nombreuses dérives. La JS11/15 de 1980 recevait un V8 Ford Cosworth, et cette année-là, Ligier termine vice-champion du monde des constructeurs avec 2 victoires en Allemagne et en Belgique.

La JS17 st une évolution de la JS11/15, et revient au moteur V12 Matra. En 1981, Jacques Laffitte remporte 2 Grand Prix (Autriche et Canada) et est lice pour le titre de Champion du Monde jusqu’au dernier Grand Prix de la saison. Avec le moteur Renault V6 Turbo, la JS27 (1985) se montre performante et permet à Jacques Laffitte de remporter plusieurs podiums, avant un grave accident à Brands Hatch lors du GP de Grande-Bretagne qui met un terme à sa carrière. La dernière F1 présentée ici est la JS33B de 1989, à nouveau motorisée par une V8 Ford Cosworth, mais qui ne permet pas à Ligier de bien figurer dans les Grand Prix. Cette exposition « monoplaces » est complétée par la JSF326 présentée en 2025 pour courir dans les courses de Formule Régionale FIA.

La 2ème partie de l’exposition Ligier est consacrée aux courses d’endurance. Au début des années 1970, Ligier se lance dans la petite série avec une GT qui ambitionne de rivaliser avec Porsche. Elle est équipée du V6 Maserati (le moteur de la Citroën SM) qui développe entre 170 et 220 chevaux selon les versions, lui assurant de belles performances. Mais concurrencer Porsche n’est pas simple pour un petit artisan, et seulement 86 exemplaires seront construits. Ligier en développera une version compétition pour les rallyes et les courses d’endurance, notamment les 24 Heurs du Mans. En rallye, la JS2 remporte le Tour de France auto 1974. Le V6 Maserati ne permettant pas de viser la victoire finale, Guy Ligier engage aux 24 Heures du Mans 1975 deux JS2 avec un V8 Ford Cosworth. Ligier frôle la victoire, terminant à la 2ème place, à seulement 1 tour de la Mirage Ford victorieuse.

Depuis 2018, Ligier propose la JS2 R, hommage moderne à la JS2, qui permet aux gentlemen drivers de courir en Europe dans différentes séries monotype (Ligier European Series, Ligier JS Cup France) ou championnats ouverts (TTE, TC France, FX Series en Italie) ou aux USA en WERC. A noter qu’il s’est déjà vendu plus de châssis JS2 R (plus de 130 à ce jour) que de GT JS2 de route entre 1971 et 1975 !

Entre temps, Ligier était revenu en 2014 dans les courses d’endurance internationale avec la réglementation LMP2 avec la JS P2, et un certain succès puisque la JS P2 a été, entre autres, Championne du Monde LMP2 en 2015. D’ailleurs on retrouvera en 2026 cette JS P2 en courses historiques « Legends of Le Mans ». En 2015, Ligier commercialise la JS P3 pour la catégorie LMP3 dont plus de 100 exemplaires seront produits entre 2015 et 2020, remportant 18 titres dans la catégorie à travers le monde. Si l’histoire a pu être chaotique, l’aventure lancée par Guy Ligier en 1969 continue brillamment dans la course automobile.

Anniversaire DS

La DS Citroën continue sa grande tournée anniversaire pour ses 70 ans à travers les musées et salons. Il peut être difficile de faire original quand plusieurs évènements ont déjà choisi le même thème, et pourtant Époqu’auto a relevé le défi en abordant le sujet sous un angle original. Certes on retrouve différentes versions de carrosseries, berline, break et bien sûr cabriolet, avec les 3 « faces avant » (2 phares, 4 phares, 4 phares sous glace), mais les autos sélectionnées proposent des couleurs originales loin des classiques noir et gris métallisé. Vert printemps pour la DS 19 1956, Orange Capucine pour l’ID 19 1957, Jaune Jonquille pour la DS 19 1958, ou Bleu Nuage pour la DS 19 1959.

Les visiteurs découvraient aussi le Bleu Monte-Carlo d’une DS 21 Pallas (1967), couleur rare qui célébrait la victoire d’une DS au Rallye Monte Carlo, le Vert Jura sur une autre DS 21 Pallas 1967, et des couleurs vives comme le Rouge Masséna D Super 5 (1973) ou le Bleu Delta pour un Break DS 20 (1975). Chaque voiture était accompagnée d’une robe de grand couturier dans la même couleur que la voiture. Avec le tapis rouge pour passer entre les voitures, l’élégance était totale.

Outre les 2 autres DS mentionnées plus haut, plusieurs autres stands avaient mis la DS à l’honneur, à commencer par les organisateurs du salon qui proposaient sur leur espace une interprétation de la fameuse DS volante de Fantomas, munie de 2 turbines rougeoyantes sortant du capot arrière. Bien évidemment, les clubs Citroën étaient aussi de la partie. L’association « IDéale DS » avait eu la bonne idée de présenter une DS 19 1956, l’un des modèles vendus sur le salon de l’auto 1955 lors de la présentation officielle de la DS (et donc la première série) et à coté une DS 23 Pallas Injection Électronique de 1975, l’une des dernières DS sorties d’usine.

Sur les autres stands des clubs Citroën, citons également une DSuper (qui remplace l’ID20) préparée pour le Rallye du Maroc 1970 ou encore un cabriolet Chapron « Croisette » de 1963. Parmi les marchands présents à Époqu’auto, « Auto Retro des Monts d’Or » avait mis l’accent sur la DS dans ses modèles exposés, avec notamment un des tous premiers cabriolet DS 21 de 1966 et un coupé DS 19 « Le Dandy » 1965 de Chapron, une voitures fabriquée à seulement 44 exemplaires. Même certains marchands de jouets et miniatures s’étaient mis au diapason en mettant en avant leurs DS !

Opel

La marque allemande était mise en avant avec son espace thématique pour cette édition Époqu’auto 2025. Outre la Super 6 1937 exposée sur la Place des Lumières, 2 autres modèles des années 1930 étaient présentés, un camion Blitz de 1930, entièrement dans son jus, et une berline P4 1,2L de 1932, elle parfaitement restaurée. L’Opel Olympia Rekord de 1954, dans une belle livrée bicolore bleu et blanc est emblématique de cette période ou les Opel ont un style « américaine » en réduction.

Appartenant à General Motors, Opel bénéficie de la banque d’organe et peut ainsi proposer des berlines statutaires, comme la Diplomat des années 1970 avec un gros V8 de 5,4L, inhabituel dans la production européenne. Opel proposait dans sa gamme des modèles à caractère sportif, au moins dans le look comme le Coupé Commodore GS 1968, la Manta 1600 S ou la jolie Opel GT, parfois surnommée la Corvette européenne.

D’autres associaient le moteur au look, comme la Monza GSE en 1986, forte de 180 chevaux ou la Kadett GTE de 1983, rivale des GTI. La Kadett Rallye 1900 (1968) était une voiture bien affutée pour les rallyes, tandis que la Commodre Groupe 2 (1969) était plutôt destinée aux courses en circuit. Au début des années 1980, la Manta 400 Groupe B a connu de nombreux succès, et notamment aux mains de Guy Fréquelin, Champion de France des Rallyes 1983 avec cette voiture. Ce qui donnera naissance à une Manta « Fréquelin », version limitée à 500 exemplaires pour le marché français.

Youngtimers et Supercars

Quand on pense Youngtimer, c’est souvent pour évoquer des berlines ou des voitures sportives relativement populaires. Mais dans la catégorie youngtimers on retrouve aussi des supercars, et c’est sous cet angle que Époqu’auto 2025 a mis en place son espace Young timer, même si à vrai dire, cet espace combinait youngtimer et supercars plus récentes. Vu la rareté de es autos, les visiteurs ne s’en sont certainement pas plaints. L’installation s’est faite avec la collaboration du Coligny Car Museum et de partenaires de la région lyonnaise. Le plus spectaculaire du stand est sans doute La Mercedes CLK GTR GT1, un bolide de compétition conçu pour la catégorie GT1 et qui a remporté de nombreuses courses de la fin des années 90.

La Maserati MC 12 a été développé sur la base de la Ferrari Enzo pour permettre à Maserati de s’engager en catégorie GT, ce que la marque au trident fit avec un certain succès. La Jaguar XJ 220 avait pour objectif de surfer sur la vague des supercars présentées par les constructeurs comme Ferrari, Lamborghini ou Porsche. Mais une gestation un peu chaotique, liée aux problèmes financiers que rencontrait Jaguar à cette époque, a amené de nombreux changements d’architecture par rapport à la version de base, ce qui en a compromis le succès commercial. Toutefois, cette XJ 220 reste l’une des plus belles réalisations esthétiques de l’époque.

Porsche de son côté avait présenté en 2003 la Carrera GT, un magnifique spyder qui réunissait les meilleures technologies disponibles chez le constructeur de Stuttgart à l’époque, et notamment un très beau moteur V 10. Chez Ferrari, depuis la 288GTO, il est de tradition de proposer régulièrement une supercar. C’est le cas de la SF 90, voiture rarissime et encore plus dans sa définition XX présentée en 2023. En principe, les Ferrari XX sont destinées à rouler essentiellement sur circuit lors d’événements privés, mais la SF 90XX était homologuée pour rouler sur la route. Toutefois, n’espérez pas en rencontrer trop souvent. Le modèle exposé à Époqu’auto bénéficie en plus d’une livrée spécifique, similaire à celle de la 499P qui a remporté les 24 h du Mans 2024.

Autre constructeur de voitures sportives exclusives, McLaren propose également des modèles de la série Ultimate, qui se veulent l’expression ultime du savoir-faire de la marque britannique en matière d’automobiles sportives. En 2018, la McLaren Senna rend hommage au célèbre pilote brésilien, triple champion du monde F1 avec McLaren. Elle dispose du V8 maison biturbo porté ici à 800 chevaux associé à une aérodynamique active, autorisant une viesse de point de 340km/h. Sur la base de la DBS 770 Superleggera, Aston Martin présente en 2023 la version Ultimate pour célébrer la fin de ce modèle. Equipée d’un V 12 biturbo, la voiture est encore améliorée sur un plan aérodynamique et mécaniques, offrant une vitesse de pointe de 340 km/h. Seulement 300 exemplaires de cette DBS 770 Ultimate seront produits.

En 1995, Lamborghini présente la Diablo VT, équipée d’une transmission intégrale qui aide à dompter les presque 500 chevaux délivrés par son V 12 de 5,7L. Le design futuriste de la Diablo était signé Marcello Gandini pour Bertone, et cette version VT n’a été produite qu’à 400 exemplaires dans cette version Coupé. Beaucoup plus rare, la Gumpert Apollo a été développé dans les années 2000 par Roland Gumpert, directeur du département Audi Sports et concepteur du système quattro Audi. La voiture était conforme à la réglementation GT1, mais homologués pour la route. Environ 40 exemplaires de cette voiture ont été construits, le modèle exposé étant le seul actuellement immatriculé et connu en France.

Et on ne peut évidemment pas parler de supercars sans évoquer Bugatti, représenté dans cet espace par 2 modèles. La Bugatti EB 110 correspond à la première renaissance de Bugatti dans les années 1990. Son V12 quadri turbo développait de 550 à 600 chevaux pour une vitesse autour de 350 km/h. Produite à environ 140 unités, elle reste certainement l’une des supercars les plus recherchées actuellement. À ses côtés, une Veyron dans sa version Super Sport illustre la nouvelle génération de Bugatti depuis le rachat par le groupe Volkswagen. Avec son moteur W 16 à 4 turbos, la Bugatti Veyron Super Sport est l’une des voitures homologuées pour la route les plus rapides du marché.

Microvoitures

A l’autre bout du spectre automobile, les microcars ont connu une certaine popularité à la fin des années 1940. Souvent équipées de moteurs de motos ou de scooters, elles offraient une certaine mobilité à un prix abordable. Si les plus connues étaient l’Isetta et la Vespa 400, de nombreuses marques se sont lancées sur ce créneau, rivalisant d’ingéniosité pour compenser la faible puissance. Époqu’auto 2025 en présente une trentaine, toutes de fabrication française, exposées dans une structure d’auto tamponneuses qui renforce le coté « jouet » de ces petites autos à 3 ou 4 roues.

Autodiva BBM

Autodiva (magazine sur l’histoire de la course automobile) présentait un plateau entièrement consacré à BBM, un artisan français très actif de 1969 à 1976. BBM proposait de petits prototypes et des monoplaces de Formule Renault et Renaut Europe. Les prototypes étaient équipés de différents moteurs Chrysler (notamment pour la Coupe Simca Shell), Ford ou Renault. L’un des châssis, conçu initialement pour courir les 24 heures du Mans, fut même ensuite équipé d’un V12 Lamborghini. Les BBM connurent de nombreux succès en circuit et en courses de cote, et retrouvent désormais une seconde jeunesse dans les épreuves historiques.

Constructeurs lyonnais

Au début du XXe siècle, la région de Lyon est un véritable berceau pour les constructeurs automobiles, avec plus d’une centaine de marques apparues entre 1896 et 1947. On peut penser que la région disposait d’un grand savoir-faire mécanique avec l’industrie très active des métiers à tisser. Toutes ces marques ont disparu, seul Berliet réussissant à s’imposer mais dans les poids lourds. On retrouvait donc sur ce plateau une vingtaine de voitures venant de 14 constructeurs différents. La doyenne du salon était d’ailleurs lyonnaise, avec le Vis-à-vis Audibert et Lavirotte de 1898.

Citons encore parmi les constructeurs Berliet, La Buire, Cottin Desgouttes (avec une splendide voiture de course de 1924), Jean Gras, Luc Court, Philos (exposée Place de Lumières) ou encore Rochet Schneider qui disposait au début du 20ème siècle d’une usine de 100 000 m², la plus grande et la plus moderne d’Europe à cette époque ! Un peu anachronique dans cet espace car datant des années 1960, le prototype Fournier Marcadier était très prisé des amateurs, notamment en courses de cote.

Musées et institutions

Comme chaque année à Époqu’auto, plusieurs musées et institutions étaient présents. Le musée local Henri Malartre (situé au nord de de Lyon) avait prêté quelques voitures pour l’exposition consacrée aux constructeurs lyonnais, et exposait sur son stand une autre création locale, un torpédo Jean Gras.

Le Musée National de l’Automobile de Mulhouse avait amené une splendide et rare Pegaso Z-102 en carrosserie Touring. Peu connue, cette GT espagnole des années 1950 disposait d’un V8 à 4 arbres à cames en tête tout en alliage et doté d’un carter sec, d’une boite 5 vitesses et d’un essieu arrière « De Dion, un ensemble très innovant et largement plus moderne que les Italiennes du début des années 1950. Mais concurrencer Ferrari à partir de l’Espagne de Franco, avec une voiture très chère et des moyens financiers limités s’avéra compliqué et la production est restée limitée à environ 80 voitures. Sur le stand de la FFVE trône une des SM allongées décapotables développées par Chapron pour la Présidence de la république.

Les clubs

Pour les organisateurs du salon Époqu’auto, eux-mêmes grands amateurs d’automobiles anciennes, les clubs de marques ou de modèles constituent une composante très importante de l’exposition. Cette année, plus de 200 clubs étaient présents, représentant de très nombreuses marques françaises et internationales. Autour de l’anniversaire de la DS, les clubs Citroën présentaient les autres modèles phares de la marque, depuis les C4 et C6 (celles des années 1930) et « Rosalie » jusqu’à des modèles plus récents comme la CX (avec la version ultime CX 25 GTi Turbo), les BX (en vedette la BX Sport) ou les Visa et notamment les sportives Visa 1000 Pistes. Le Club SM présentait logiquement une SM, mais aussi une Ligier JS2 qui utilisait le même moteur V6 d’origine Maserati.

Les clubs Peugeot montraient quelques jolis cabriolets, longtemps une spécialité de la marque au lion, avec les 203, 403 et 504, ainsi qu’un roadster Darl’Mat 302 de 1937 construit à seulement une cinquantaine d’unités et dont certaines versions ont participé aux 24 Heures du Mans.

Renault était venu en force avec un stand « The Originals », son label pour les activités autour de son patrimoine, en attendant l’ouverture du musée Renault. Présentée en 1965, la Renault 16 est la vedette du stand pour fêter ses 60 ans. Si la R16 n’est pas le voiture la plus glamour de la production française, elle a été une étape majeure pour Renault, et l’une des premières voitures de série à proposer une carrosserie de berline à hayon. Renault a eu la bonne idée d’amener plusieurs prototypes et modèles originaux, 2 projets plus classiques ayant précédé la définition de la R16, et une étude de coupé qui ne verra pas le jour. On découvre aussi une version USA, la R16 ayant été commercialisée aux Etats-Unis pendant quelques années.

La nouvelle Clio venant d’être présentée, Renault revenait sur l’histoire de ce modèle en présentant une version de la Clio 1, mais surtout plusieurs versions sportives, voire extrêmes qui se sont succédées : Clio 1 Groupe A 1991 de près de 200 chevaux, Clio Super 1600 2002, référence en rallye asphalte avec de nombreux titres nationaux et 2 championnats d’Europe, Clio V6 Phase 2 (2003), digne descendante de la R5 Turbo 2 avec son V6 de 255 chevaux en position centrale et enfin la Clio 3 « Cup » 2007. On retrouve aussi la R5 Turbo « Maxi » qui court encore en rallyes historiques, à côté de la future Renault Turbo 3E électrique.

Beaucoup moins puissante, la barquette Vernet Pairard sur base de 4 CV de 1952 rappelle les débuts de la compétition chez Renault après la guerre. Pour continuer dans le domaine sportif, les clubs Alpine célébraient les 70 ans de la marque avec plusieurs A110 et A310 ainsi que de A106 et A108 des débuts de la marque. Pour Gordini, l’autre blason sportif de Renault, les R8 et R12 Gordini entouraient la moins connue R17 Gordini.

Les Anglais de Rolls-Royce et Bentley Lyon faisaient stand commun même si les marques sont aujourd’hui séparées. La Silver Shadow fêtait des 60 ans dans une ambiance « british équestre ». Rover était dans les années 1950 une marque anglaise « premium », la berline P4 105 en étant un bon exemple. Les roadsters ont longtemps été une tradition anglaise, comme Triumph avec ce roadster TR 2000 de 1949, Healey avec une MK1 « Frogey », surnom lié à ses 2 phares positionnés sur le dessus du capot moteur, ou la Lea Francis 2,5 L sports cabriolet de 1952, plus rare puisque seulement 85 exemplaires toutes carrosseries confondues ont été produits.

Les clubs d’Italiennes étaient bien représentés également, notamment plusieurs clubs Lancia, présentant des Fulvia et des Delta, principalement dans les versions sportives HF et Integrale, sans oublier une magnifique Aurelia B24 S cabriolet 1958. Citons pour Alfa Romeo un joli Spider Giuletta 1961, et une ambiance vénitienne très recherchée autour de la Fiat 500. Coté sport et exclusivité, le club Lamborghini exposait une 350 GT 1966, l’une des rares (23 exemplaires) versions « Interim » équipée du V12 porté à 4 litres, et une Gallardo LP570-4 Superleggera 2010, la version la plus légère et la plus performante de la gamme Gallardo, tandis que le Maserati Owners Cub présentait une Mistral et une superbe Ghibli 4,7L.

Le club Volvo mettait en avant un break P210 Duett de 1964 dans une ambiance camping et nature.

Les marchands

Époqu’auto est aussi l’opportunité de faire des affaires ou de démarrer des contacts, donc les marchands de voitures classiques sont nombreux à faire le déplacement. Spécialiste Jaguar, l’Atelier des Coteaux proposait plusieurs Type E et une belle sélection de coupés et roadsters XK 120, 140 ou 150. Jaguar également chez « Voiture sur Mesure » avec un Coupé XK 120 1954 et un roadster XK 150S de 1960. Chez Saga Classic, spécialiste Mercedes, plusieurs SL Pagode, un roadster 300 SL 1957, une très belle 190 SL noire intérieur rouge ou un cabriolet 170 S de 1951. Au fil des allées, on pouvait admirer chez CarJager une Lancia Delta HF Integrale Evo 2 ou BMW Z1, chez West Motors une BMW Z8 et une Aston Martin Vantage V12, une rare BMW 502 V8 de 1960 chez AMG Sport Garage, une Aston Martin DB 2/4Mk III 1957 sur le stand Atelier Eric Perou.

Mecanic Gallery exposait une très belle Peugeot 203 A Coupé de 1953 bleu pastel qui attirait autant les regards qu’une classique Ferrari 250GT coupé Pininfarina 1960. Option cheveux aux vents chez Oldtimer Farm avec une Fiat Dino Spider 1966 ou une Sunbeam Alpine Mk1 cabriolet 1954. La région lyonnaise compte plusieurs spécialistes Porsche, et le choix en 911 ou Boxster était vaste, « La Villa Rose », chez Lignon Automobiles ou LJ Motorsport, quelques GT3, cabriolet, Targa dont une série limitée « Targa 4S Edition 50 ans ».

Beaucoup moins sportive, mais à des prix qui deviennent déjà respectables, Groupe Cotière proposait plusieurs 2 CV, dont une belle rouge neuve, 51 km au compteur, jamais immatriculée !

Les maisons de ventes aux enchères

Plusieurs maisons de ventes aux enchères actives dans le monde automobile étaient présentes sur le salon. La maison Osenat présentait la plus grande sélection puisque les ventes avaient lieu sur le salon. Citons une Rolls-Royce Silver Wraith 1949, une BMW 329 cabriolet de 1936, une Facel Vega Facelia F2B 1963, une Talbot-Lago T15 Baby 1950, ou encore une Renault Frégate Cabriolet Letourneur Marchand 1959.

Aguttes présentait une petite sélection de sa vente parisienne d’automne prévue à l’Espace Champerret le 30 novembre, avec en vedettes une Amilcar CGSS 1927, une Cisitalia 202 SC « Berlinetta » 1948 carrossée par Pininfarina ou encore une Ferrari 365GT 2+2 de 1969.

Artcurial va procéder le 7 décembre à une vente exceptionnelle de modèles des réserves Renault, dont l’objectif est de financer (en partie) la construction du futur musée de la marque, d’où la présence sur le stand d’une Renault-Alpine A442 de 1975 qui a participé aux 24 Heures du Mans 1977. Citons encore une belle Aston Martin DB6 chez CCA.

Pompiers et utilitaires

Un vaste espace était réservé aux véhicules de sapeurs-pompiers, qui attire toujours de nombreux amateurs. La Fondation Berliet exposait plusieurs utilitaires, donc un camion à gazogène et un fourgon mortuaire électrique.

Jouets, équipements, artisans et artistes

Si beaucoup de visiteurs du salon viennent essentiellement admirer des autos rares et belles, beaucoup viennent aussi fouiller sur les stands spécialisés à la recherche de la pièce rare pour avancer sur la restauration de leur ancienne, ou des outils ou produits pour en assurer l’entretien. Et sur Epoqu’auto, on va de la lingette ou la clé de 12 jusqu’au pont élévateur ! Que l’on cherche sa voiture en modèle réduit (plus facile à exposer dans son salon) ou de la voiture de ses rêves à défaut de de s’offrir une vraie, les nombreux vendeurs de miniatures proposent un choix impressionnant.

Toujours pour le shopping, on trouve des livres, revues, BD, vêtements, meubles sur le thème de l’automobile, et même quelques vignerons ! Enfin, plusieurs artistes œuvrant sur le thème de l’automobile exposaient

Conclusion

Si cet article se focalise sur les voitures, il y avait aussi bien d’autres choses à admirer sur cet édition Époqu’auto, avec par exemple un hall consacré aux motos ou une exposition de véhicules militaires…

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