Musée Enzo Ferrari, Modène, Italie
Jusqu’au 16 février 2026
Comme chaque année, le musée Enzo Ferrari propose une exposition temporaire thématique, et pour 2025 la marque revient sur l’histoire de ses « supercars ». La particularité de ces modèles est à chaque fois de mettre en avant les techniques utilisées en compétition compétition à l’époque de sa présentation.


L’histoire commence en 1984 avec la Ferrari GTO, parfois aussi nommée 288 GTO pour la différencier de la 250 GTO des années 1960. Comme pour la 250 GTO, son label signifie « Gran Turismo Omologato ». En effet, cette 288 GTO est développée dans le but d’une homologation en Groupe B pour les circuits et les rallyes, et elle doit pour cela être produite à 200 exemplaires. C’est pour Ferrari le retour à ce type de compétition et aux petites séries spéciales. Si la ligne est inspirée de la 308 GTB, la 288 GTO, plus longue, plus agressive, s’en différencie nettement.

Fibre de carbone pour la carrosserie, moteur V8 biturbo développant 400 chevaux, la GTO innove sur plusieurs points. Finalement, suite à plusieurs accidents mortels, la FIA modifie le règlement et bannit ces Groupe B surpuissantes. Néanmoins, lors de sa présentation, la GTO séduit les clients, et 272 exemplaires seront construits, plus que les 200 prévus pour l’homologation.

Quelques années plus tard (1987), Ferrari présente la F40 pour les 40 ans de la marque. Tout en s’appuyant sur l’expérience de la GTO et son V8 biturbo, Ferrari va encore plus loin dans l’utilisation des matériaux composites et l’inspiration de la course, notamment avec son immense aileron arrière. La F40 fera d’ailleurs plusieurs apparitions en compétition, notamment aux 24 Heures du Mans.
Prévue pour une série limitée à 400 unités, ce seront finalement 1311 exemplaires qui seront produits. Malgré cela, l’auto garde une valeur très élevée sur le marché de l’occasion. La F40 est aussi la dernière Ferrari de route présentée du vivant d’Enzo Ferrari.
La F50 qui lui succède arrive en 1995, soit un peu en avance sur les 50 ans de la marque. Là encore, Ferrari applique directement les dernières technologies de la compétition, notamment avec une monocoque en composites. Retour au V12 atmosphérique pour le moteur, et cette fois la production est effectivement limitée à 349 exemplaires. Pour l‘acheter, il faut être un fervent client Ferrari, et c’est l’une des toutes premières voitures de production où le constructeur choisit les « heureux clients », et non l’inverse.


Il faut ensuite attendre 2002 pour voir arriver non pas la F60, mais la « Enzo », en hommage au Commendatore, décédé en 1988. Style inspiré des F1 des années 2000, étude aérodynamique directement issue de la course, notamment avec l’effet de sol et le diffuseur arrière, la Ferrari Enzo dispose d’un V12 de 660 chevaux qui lui permet de dépasser les 360 km/h. 349 exemplaires sont prévus, finalement il y en aura 400 de produites, là encore avec sélection des clients.
En 2013, Ferrari présente la « LaFerrari ». Suivant la « tradition » de ces supercars, les dernières techniques de compétition sont intégrées, notamment un moteur électrique bénéficiant de la récupération d’énergie, directement inspiré du système KERS exploité en Formule 1. Le V12 développe 800 chevaux le système électrique 163 chevaux, la puissance totale frôlant ainsi les 1000 chevaux. 500 unités seront construites, suivies de 200 versions spyder « Aperta » puis 40 FXX-K réservées à l’utilisation sur circuit, mais hors de toute catégorie officielle.


En 2024, Ferrari a présenté la F80, dernière-née de cette lignée de supercars et hypercars. La F80 exploite les dernières avancées de la compétition, notamment en matière de motorisation. Son V6 biturbo est directement dérivé de celui de la Ferrari 499P victorieuse aux 24 Heures du Mans 2023 et 2024. Il développe déjà 900 chevaux, et reçoit l’assistance de 3 moteurs électriques pour une puissance cumulée de 1200 chevaux.
Bien que disposant de ces moteurs électriques, la F80 n’a pas de capacité à rouler en 100% électrique, ces moteurs sont là pour augmenter les performances et notamment les accélérations grâce à la puissance instantanée que délivrent les moteurs électriques. Pour souligner que la F80 est la dernière-née, l’exposition présentera plusieurs versions successives, en commençant par une F80 « camouflée ».
L’exposition est complétée par quelques modèles FXX réservés aux circuits et des modèles de course (notamment une des F40 « Competizione ») afin de souligner le lien direct entre cette famille de modèles et la compétition. Enfin, le Musée Enzo Ferrari a intégré à l’exposition plusieurs ilots numériques, chacun dédié à l’une des supercars exposées. Ces systèmes interactifs donnent accès à des milliers de documents d’archives numérisés, afin de suivre et comprendre les process de conception et de développement de ces modèles exceptionnels.


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