Copyright Musée Enzo Ferrari
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Introduction
Le Musée Enzo Ferrari propose en 2024 une présentation exceptionnelle puisqu’au lieu d’une simple expo temporaire de quelques modèles, il renouvelle une grande partie des voitures exposées dans le bâtiment principal avec un focus sur les « One of a Kind », les modèles uniques. Je ne vais pas refaire ici l’histoire de Ferrari, le sujet étant largement documenté dans les livres, revues et sur le net. Rappelons juste que si la « Scuderia Ferrari » est née en 1929 pour faire courir les Alfa Romeo dans les Grand Prix de l’époque. Après quelques péripéties et conflits, la première voiture à porter le nom de Ferrari, la 125S est apparue en 1947, déjà équipée d’un V12 malgré sa faible cylindrée de 1,5L.
Dès 1948, un premier modèle « de route » est présenté avec la 166 MM étroitement dérivée des 166 de course. Comme Enzo Ferrari est surtout intéressé par le moteur et accessoirement le châssis, et que les carrossiers italiens sont nombreux (Ghia, Touring, Vignale, Pinin Farina…), les Ferrari produites sont souvent uniques, modifiées selon les souhaits des acheteurs.
Par la suite, Ferrari va développer la production de voitures de tourisme en (petite) série, dans le seul but de financer les dépenses de compétition. Les 250 GT puis 275 GT donneront ainsi naissance dans les années 1950 et 1960 à une grande lignée de voitures, coupés 2 places ou 2+2 et cabriolets. Mais en parallèle, des modèles spéciaux sont aussi construits pour des personnalités fortunées, familles royales, chefs d’entreprises, sportifs et vedettes du show biz. Ce sont parfois de simples modifications ou des peintures spéciales, mais aussi des carrosseries uniques.
Si on a pu voir par la suite des créations par des carrossiers sur des bases Ferrari, notamment des show-cars, les modèles « fonctionnels » étaient rarement « homologués » par la marque de Maranello. Mais plus récemment, et notamment depuis que Ferrari dispose de son propre bureau de style, des modèles uniques ont été développés directement par Ferrari.
Mes coups de coeur
Pas de coup de cœur cette fois, tous les modèles sont uniques et constituent des pièces historiques parmi lesquelles j’ai choisi de ne pas choisir !
Histoire du musée Enzo Ferrari
Rappelons qu’il existe 2 musées Ferrari, celui de Maranello près de l’usine étant plutôt consacré à la compétition et aux supercars.
A Modène, le musée porte le nom du fondateur de la marque et est plutôt dédié à l’histoire d’Enzo Ferrari et de la marque éponyme. Il est construit sue le site de la maison natale d’Enzo Ferrari (1898), qui était à la fois la maison familiale et l’atelier de son père. Ce sera aussi le siège initial d’une concession Alfa Romeo et de la Scuderia Ferrari créée en 1929 dans le but d’engager des Alfa Romeo en compétition et d’aider des pilotes privées dans la préparation et l’entretien de leurs Alfa Romeo. Enzo Ferrari vend la maison quelques années plus tard et déménage à Maranello.
Le lieu ainsi que les terrains autour seront rachetés dans les années 2000 dans le but de créer le musée. Le Musée Enzo Ferrari, inauguré en 2012, comporte 2 bâtiments, la maison d’origine et un bâtiment moderne conçu par l’architecte Jan Kaplicky. La maison-atelier a été restaurée et transformée en espace d’exposition tout en conservant en partie son caractère ancien.
Le bâtiment moderne offre un immense hall avec une surface d’exposition de 5000 m² sur 2 niveaux, sans pilier, permettant une vue plongeante et dégagée sur l’ensemble de l’exposition. Le bâtiment est recouvert d’une coupole qui évoque le capot d’une voiture de course des années 1950. Il abrite également un restaurant, une grande boutique et quelques salles d’exposition complémentaires au rez-de-chaussée.
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Les gammes Ferrari
Si Ferrari produit ses voitures en petite série, la production globale est quand même passée en 25 ans de moins de 4 000 unités à près de 14 000 voitures. Et donc la recherche d’exclusivité a amené en quelques sortes plusieurs strates dans la gamme. Il y a naturellement les modèles « catalogues, produits en (petite) série, et qu’on peut configurer et commander chez son concessionnaire préféré, comme les 296, Roma, 812 ou Purosangue. On a ensuite la famille des supercars, initiée par la 288GTO, puis les F40, F50, Enzo et la dernière en date étant la « LaFerrari Aperta », version spider de « La Ferrari ». Elles sont lancées à intervalles irréguliers de plusieurs années, produites en série limitée sur une période assez courte.
Les « Icona » sont des séries encore plus limitées (quelques dizaines ou centaines), qui se veulent des réinterprétations de Ferrari de course iconiques (d’où leur nom), mais en utilisant les technologies les plus modernes. Ce sont des modèles assez radicaux, proposés uniquement à des clients Ferrari fidèles. Ensuite, on trouve les Séries Spéciales qui sont des modèles radicaux et destinés principalement, voire exclusivement à la conduite sur circuit. Pour les modèles de série, la liste des options est longue, et Ferrari a défini plusieurs niveaux de personnalisation, le plus extrême étant Tailor Made par lequel le client peut se créer un modèle unique avec l’aide d’une équipe d’experts. Pour les modèles Icona, la personnalisation extrême est de mise. On aboutit ainsi à des modèles très personnalisés et qui deviennent des configurations uniques.
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Mais pour les clients passionnés, fidèles et (très) fortunés, le Cheval Cabré peut aller encore plus loin en créant une voiture véritablement unique. Dans ce cas, il s’agit carrément de créer un modèle sur le cahier des charges d’un client. En partant d’un modèle existant (moteur et châssis, mais qui peuvent être profondément modifiés), le département design de Ferrari crée un dessin unique pour habiller la base technique. Il s’agit souvent d’évoquer au travers de lignes modernisées un modèle mythique de la marque, ou qui l’est pour le client. L’intérieur est évidemment réalisé suivant les envies du client, qui participe à toutes les étapes de la conception et de la réalisation avec les ingénieurs et stylistes de Ferrari. Et ce modèle restera unique à jamais, mais contrairement à un concept-car ou un prototype, il s’agit d’une voiture totalement fonctionnelle.
L’exposition « One of a Kind »
L’exposition des modèles uniques se tient dans le grand bâtiment principal du musée. Un mur entier est consacré aux capacités de personnalisation proposées par la marque, couleurs, matières, cuirs, accessoires… le premier niveau vers l’exclusivité. Sur le plus grand mur qui devient un écran géant, un film retraçant la vie d’Enzo Ferrari est projeté à intervalles réguliers. Et au milieu de cet écrin, on admire ces voitures uniques, dont certaines n’ont jamais été présentées au public, ni même à la presse, sinon en photos. Autant dire que le terme d’exposition unique et exceptionnelle n’est pas galvaudé.
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D’autre part, le musée a prévu de changer de temps en temps les voitures exposées. On peut comprendre qu’un client qui a payé sa voiture unique plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions d’Euros ne souhaite pas s’en séparer pendant toute une année ! Sans rentrer dans la présentation exhaustive de l’exposition, voici quelques autos représentatives des Ferrari « One of a Kind », parmi les anciennes, les icona, les Tailor Made et les modèles uniques.
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Ferrari 166 MM « Gianni Agnelli » : La 166, le 3ème modèle Ferrari présentée en 1948, sera déclinée en plusieurs types de carrosseries pour la compétition et le tourisme. Si la MM (pour Mille Miglia) est plutôt une voiture de route, elle remporte les 24 Heures du Mans 1949. Construite en 1948 et carrossée par la Carrozzeria Touring, le modèle présenté est une splendide « Barchetta » dont chaque détail a été travaillé pour refléter le goût de son propriétaire, Gianni Agnelli (Patron de FIAT). La peinture bicolore bleu et vert rappelle les liens de la famille avec la maison royale italienne, Casa Savoia.
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Ferrari Monza SP1 : construite en 2018, il s’agit du premier exemplaire de la « gamme » limitée Icona, inspirée par les grandes Ferrari du passé. La Monza SP1 est une monoplace sans pare-brise apparent (la SP2 est son équivalente mais en biplace). Son style classique est inspiré des barquettes des années 1950, mais en ajoutant des éléments contemporains de haute performance et de haute technologie. Le modèle exposé se présente dans une livrée or originale, avec la même couleur sur les roues et les garnitures intérieures, avec une bande transversale typique de certaines voitures de course des années 1950 et 1960.
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Ferrari Daytona SP3 Carbon Look : ce deuxième modèle de la famille Icona rend hommage aux prototypes de sport à moteur central comme les 330P3, 330P4 et 412P qui ont remporté de nombreuses épreuves dans les années 1960. Cet exemplaire est unique par son revêtement d’une extraordinaire fibre de carbone de transition rouge rubis à la finition naturelle, qui offre des reflets chromatiques exceptionnels en fonction de la lumière.
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Ferrari 812 Competizione Tailor Made : la 812 Competitzione est une version radicale de la 812 Superfast, avec un moteur V12 délivrant 830 chevaux à 9500 tr/min, un châssis optimisé et une aérodynamique très poussée. Ce modèle incarne l’approche épurée adoptée par le directeur du design de Ferrari, Flavio Manzoni. Cette Ferrari 812 Competizione Tailor Made unique s’inspire de la feuille blanche dont se servent les designers pour dessiner une nouvelle Ferrari et affiche les traits des crayons des designers, se transformant en œuvre d’art contemporaine. La voiture exposée est la première de la série spéciale 812 Competizione limitée à 999 exemplaires. Elle a été mise aux enchères lors d’un gala de bienfaisance Ferrari à New York le 17 octobre 2023.
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P80/C : cette voiture, que Ferrari présentait comme le « modèle spécial le plus extrême jamais conçu » lors de sa présentation, est inspirée des modèles de course Dino 206S et 330 P3/P4. Exclusivement destinée à la piste, elle se base sur la Ferrari 488 GT3 développée pour les courses de GT3. La création de la Ferrari P80/C a débuté en 2015 et il a fallu trois ans de développement aux ingénieurs de Ferrari pour terminer ce projet. Ce modèle unique au monde embarque un V8, mais le constructeur au cheval cabré n’a jamais révélé sa véritable puissance.
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Motori
Pour Ferrari, le moteur a toujours été au cœur de la conception et du développement des voitures, et la marque est reconnue pour avoir produit des moteurs parmi les plus performants de l’histoire automobile. Si pendant longtemps moteur Ferrari voulait dire V12 notamment pour les puristes, d’autres architectures ont vu le jour au fil du temps, notamment pour répondre aux exigences de la compétition ou du marché. Flat-12, V6, V8, V10, avec ou sans Turbo, hybrides d’abord en F1 puis sur les versions de route.
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Dans le bâtiment de la maison natale, dans ce qui était à l’origine l’atelier de fabrication de poutres, l’exposition Motori présente des moteurs correspondant à différentes architectures, notamment les V8 et V12 parmi les plus significatifs des modèles de route ainsi que les moteurs de F1. A chaque fois, à coté de plusieurs moteurs, une voiture illustre sa mise en œuvre et un châssis montre l’implantation du moteur.
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Une autre salle au rez-de-chaussée du bâtiment principal expose d’autres moteurs développés par Ferrari et l’ensemble illustre la variété des architectures et technologies employées. Un grand panneau montre en éclaté un propulseur hybride de la supercar « LaFerrari » et permet de mesurer la complexité de cette architecture, et de mieux en comprendre la difficulté de mise au point et d’optimisation.
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La salle d’archives
Au rez-de-chaussée du bâtiment moderne, une pièce donne une idée des archives des modèles Ferrari. De grands classeurs contiennent les références de chaque modèle construit par la marque, et un plan sur une table montre le contenu. Le département Ferrari Classiche peut prendre en charge la restauration et l’entretien des Ferrari anciennes. Ce département s’appuie aussi sur les archives pour l’authentification des modèles, la vérification des numéros de châssis et moteurs (le fameux « matching numbers »), ce qui amène une plus-value certaine à une voiture de collection.
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Les autres espaces
Dans l’aile habitation de la maison, on retrouve quelques pièces sur l’histoire. Comme par exemple le bureau d’Enzo Ferrari, une pièce simple avec bureau, table de réunion, quelques gravures et photos, ou une lampe dont le pied est un cheval cabré, rien d’ostentatoire mais où on imagine facilement la présence du Commendatore. Ou encore un diorama de ce qu’était l’entrée de l’établissement au début des années 1930.
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Conclusion
Si vous passez par Modène, et même si vous avez déjà visité le musée Enzo Ferrari, ne manquez pas d’y retourner pour admirer ces voitures uniques. Pour certaines c’est probablement la première et la dernière opportunité de les voir « en vrai ».
Les photos de cette page appartiennent à Automobile-Museums, au Musée Enzo Ferrari ou à Ferrari SPA, aucun usage ou reproduction n’est autorisé sans accord écrit préalable du propriétaire.
Les musées sont des lieux vivants, et donc le contenu ou la disposition peut avoir changé entre la publication de cet article et votre visite. La disposition peut être différente, des voitures peuvent être absentes (révision, entretien, prêt…) et de nouvelles ont pu rejoindre l’exposition.