Musée Autoworld, Bruxelles, Belgique
Jusqu’au 14 décembre 2025
Avec l’expo German Tuners, Autoworld Bruxelles aborde un thème original et rarement traité, dévoilant des autos originales, exubérantes, voire délirantes. Si le tuning est une expression de la culture automobile, sa pratique est très différente selon les pays. En Allemagne, les constructeurs proposent à peu près tous des voitures puissantes, et certains comme BMW, Mercedes ou Porsche comptent parmi les constructeurs de voitures sportives les plus réputés au monde. Alors les spécialistes allemands du tuning poussent le curseur encore plus loin en matière de puissance.



Si certains comme Alpina, AMG ou RUF travaillent moteur et châssis en restant dans une certaine discrétion stylistique, d’autres associent à leurs préparations mécaniques des évolutions stylistiques mettant en exergue la puissance de leurs modèles. Turbos puissants, jantes énormes, kits polyester profilés ultra larges, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, portes en élytres ou papillon, tout était possible et beaucoup trop n’était pas encore assez ! Koenig Specials, Mattig, Irmscher, Strosek, Gemballa, Brabus, Treser… étaient parmi ces préparateurs « No Limit ».
Certains ont disparu, d’autres comme Brabus ou Irmscher ont évolué, et se sont liés à des constructeurs pour proposer des préparations mécaniques et carrosseries, voire des versions course des modèles de série. Pour cette exposition, Autoworld a réuni une quinzaine de voitures emblématiques de cette période. Treser avait développé un cabriolet à toit rigide sur la base de l’Audi Quattro, avant que bien avant que Mercedes ne relance la mode à la fin des années 1990. Une quarantaine de voitures ont été construites, équipées du fameux 5-cylindres turbo de 200 chevaux, identique à celui du coupé.


Très appréciées des amateurs de berlines sportives, la BMW série 3 et la Golf de Volkswagen étaient aussi des cibles privilégiées de certains « Tuners » comme Rieger. Plusieurs « Tuners » travaillaient sur des bases Porsche, comme Buchmann qui décida de combler un vide dans la gamme Porsche avec une 930 Turbo Targa. Suite à un partenariat avec Polaroid, la 930 Turbo Targa bénéficie d’une peinture Arc-en-Ciel qui met en valeur ses lignes et notamment son arrière élargi. La Porsche 928 revue par Strosek recevait un gros aileron arrière, des jantes larges dans des passages de roues élargis, mais surtout le mécanisme des portières était modifié pour qu’elles s’ouvrent en élytre, à la façon des Lamborghini. Spectaculaire !



Autre style de portière avec SGS qui produit une petite série de coupés Mercedes 500 SLC équipés de portes papillons, évocation de la mythique 300 SL. Citons encore la Manta Manta construite par Mattig sur la base de l’Opel Manta des années 1980, avec une carrosserie largement revue, super large et des couleurs acidulées, héroïne du film Manta Manta de 1992.



Les préparateurs allemands avaient largement de quoi faire avec les productions locales, mais ne s’interdisaient pas de s’attaquer à des marques étrangères, et même à des icones de l’automobile, comme Lotec avec la Ferrari Testarossa. Après être passée dans les mains du préparateur, la carrosserie est largement élargie à l’arrière, dans un style de F40, et surtout, le Flat-12 gavé par 2 turbos développait la bagatelle de 1000 chevaux, propulsant la voiture à 370 km/h au dire de Lotec. 3 voitures auraient été construites, sans qu’on sache combien il en reste aujourd’hui, au moins une qui sera exposée à Bruxelles ! On plongera avec délice pendant quelques semaines dans cette période où les mesures de CO2 et l’hybridation n’étaient pas à l’ordre du jour.
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