Citroën Sport : 60 ans de Passion & de Victoires

Hélice Galerie, 3 rue des Vosges, 54122 Flin, France

Jusqu’au 28 février 2026

On le sait, le Conservatoire Citroën a dû fermer ses portes au public, mais la collection est entreposée à l’abri, et quelques autos ressortent pour des expositions thématiques. Ainsi pour cette rétrospective « Citroën Sport : 60 ans de Passion & de Victoires », une vingtaine de voitures des collections de L’Aventure Citroën seront présentées, accompagnées par quelques modèles venus de collections privées.

L’exposition est présentée à Hélice Galerie, située à Flin (Grand Est, au cœur du triangle Nancy/Strasbourg/Colmar). Dans un grand espace de 1100 m², les visiteurs découvriront cette histoire organisée autour de 5 grands thèmes, avec les premières victoires en Rallyes, le Rallycross, les Rallye-Raid, les victoires sur circuit et enfin la période dorée en Championnat du Monde des Rallyes à partir des années 1990.

Dès la fin des années 1950, la DS séduit de nombreux pilotes par sa tenue de route qui fait merveille dans les épreuves sur neige et les grands marathons routiers courants à cette époque. La DS remporte par exemple le Rallye de Monte Carlo (1959), Liège-Sofia-Liège (1961), les Mille Lacs (1962) ou Lyon-Charbonnières (1963).

Mais ce n’est qu’en 1965, il y a donc 60 ans, que Citroën s’engage officiellement dans les rallyes avec la création de Citroën Compétitions, qui deviendra par la suite Citroën Sport (1989) puis Citroën Racing (2009). Citroën Compétitions s’intéresse particulièrement aux rudes rallyes courus en Afrique comme le Rallye du Maroc, le Bandama (Côte-d’Ivoire) ou le Safari (Kenya) et commence à préparer de véritables prototypes à même de résister aux pistes et à la concurrence.

Ainsi en 1972, la DS 21 Coupé est raccourcie de 60 cm, l’arrière est profondément modifié et son moteur porté à 2,5L développe 190 chevaux. Une autre DS 21, modifiée en coupé mais gardant l’allure générale de la DS, est équipée du V6 Maserati de la SM porté à 250 chevaux. En 1973, c’est la SM qui subit également une coupe spectaculaire de l’arrière pour affronter le Bandama et le Rallye TAP (Portugal) également couru sur des pistes cassantes.

Dans les années 1970, la CX prend le relai de la DS sur les pistes africaines, notamment au Rallye du Sénégal (2^ème en 1977, vainqueur en 1978 et 1979). L’évolution des rallyes et des ambitions revues à la hausse amènent un changement de taille au début des années 1980 avec la Visa. La petite citadine populaire est transformée en voiture de rallye Groupe B, avec notamment l’adoption des 4 roues motrices, devenant ainsi la 1^ère voiture de rallye française équipée de cette solution. Puis c’est la spectaculaire BX 4TC Groupe B (Turbo et 4×4) qui est lancée en Championnat du Monde des Rallyes en 1986. Malheureusement, la voiture manque de performance et de fiabilité face aux autres Groupe B, et à la suite de plusieurs accidents la catégorie Groupe B est arrêtée, marquant la fin d’une époque et la mise en veille du service Compétitions.

Dans les années 1970, Citroën organise des raids en 2 CV, puis des preuves de rally-cross qui aboutiront à un véritable championnat national. Les 2 CV Cross sont considérablement modifiées et allégées, mais conservent leur mécanique d’origine. Lancé en 1974, cette formule perdure toujours, en offrant un rapport spectacle/cout imbattable. Si la BX 4TC n’a guère connu de succès en rallye, elle a donné naissance à une voiture adaptée aux courses de Rallycross, une discipline spectaculaire où le circuit mélange asphalte et piste en terre. Au volant de sa BX Turbo 4×4, Jean-Luc Pailler va dominer le championnat de France au début des années 1990. On retrouve aussi dans l’expo une Saxo Challenge Rallycross de 2000.

Au début des années 1990, Citroën Sport s’engage dans la catégorie Rallye-Raid dont l’épreuve phare est le Paris-Dakar. Avec ses ZX Rallye Raid et ses différentes évolutions, la marque va engranger les succès entre 1990 et 1997. Citroën gagne 4 fois le Paris Dakar, 5 Championnats Constructeurs, 5 Championnats Pilotes et plus d’une trentaine d’autres rallyes raids, dont le Paris-Moscou-Pékin en 1992.

Large, haute, avec ses grandes roues, la ZX Rallye Raid n’a qu’une vague ressemblance avec la sage petite berline populaire. Les ZX Rallye Raid sont présentées, dont les modèles ayant remporté les Dakar 1991, 1994 et 1995 ou la gagnante du Paris-Moscou-Pékin 1992. En comparant les différentes versions, de la 1^ère génération 1991 à la dernière EVO 5 de 1996, les visiteurs pourront mesurer les changements.

Si Citroën est surtout connue du grand public pour ses victoires en rallye et rallye raid, la marque a aussi gagné sur les circuits. La Formule Bleue nait en 1969 comme formule d’initiation au sport automobile avec les petites MEP (de Maurice Emile Pezoux, son concepteur). D’abord équipée d’un moteur de Panhard 24CT (après un test avec un moteur de 2 CV manquant de puissance), elle évolue en 1971 en version MEP X27 équipée du moteur de la GS, comme celle exposée ici. Cette petite monoplace ultra légère fera le bonheur des apprentis pilotes jusqu’en 1975, et on en voit encore dans quelques courses historiques.

A la fin des années 1980, une AX est préparée pour courir en catégorie de France « Super-Production » alors très populaire. Toutefois, c’est entre 2014 et 2016 que Citroën connait sa meilleure période sur circuit en remportant 3 fois de suite les titres Pilote (avec José-Maria Lopez) et Constructeur en Championnat du Monde des Voitures de Tourisme (WTCC), avec un total de 47 victoires. Le modèle retenu pour ce championnat est la C-Elysée, une berline dérivée de la ZX fabriquée en Chine. La voiture exposée est un « show car » (modèle de présentation identique extérieurement à la voiture de course) du modèle 2016.

En 1998, Citroën débute ce qui est probablement sa période sportive la plus glorieuse en revenant sur les rallyes. La marque commence par une période d’apprentissage en développant la Xsara « Kit-Car ». Cette catégorie 2 roues motrices ne permet pas de se battre sur tous les terrains, mais elle excelle sur asphalte et remporte les premières courses, permettant à l’écurie de se roder. En 2001, Citroën franchit le pas du WRC, toujours avec une Xsara, mais cette fois 4 roues motrices et en ne participant qu’à une partie des épreuves. Ce sont aussi les débuts de Sébastien Loeb, et l’association Citroën/Sébastien Loeb construira le plus beau palmarès en rallye avec huit titres constructeurs et neuf titres pilotes.

Entre 1998 et 2019, Citroën remporte 102 victoires (record) dans le championnat du monde WRC, dont 79 pour le seul duo Sébastien Loeb/Daniel Elena. Les Xsara et Saxo Kit Car, la Xsara WRC (2001-2006), la C4 WRC (2007-2010), la DS3 WRC (2011-2016) et la C3 WRC illustrent cette moisson de victoires et de titres. Si la Xsara WRC est la vainqueur du Monte Carlo 2003 et la C4 WRC (2010) un authentique modèle de course, les DS 3 (2016) et C3 (2019) sont des « show cars ». Outre son engagement en WRC, Citroën proposait également des modèles pour la catégorie inférieure, comme la C2 super 1600 (2005). Si la marque n’est plus engagée au plus haut niveau du WRC, elle continue de développer des voitures de rallye pour la catégorie Rallye 2 comme la C3 2024 ont un show car est exposé.

Au-delà des voitures et des victoires, l’exposition mettra aussi en lumière les femmes et les hommes qui ont participé à cette grande épopée. Que ce soient les Responsables de la compétition comme Marlène Cotton dans les années 1970 ou Guy Fréquelin de 1989 à 2007 ou les pilotes, Sébastien Loeb évidemment mais aussi Ari Vatanen, Pierre Lartigue ou Philippe Bugalski. Des images d’archives spectaculaires accompagneront les véhicules, pour une immersion totale dans l’univers palpitant de la course. Une boutique sur place permettra aux visiteurs de garder des souvenirs de l’exposition.