Bon Anniversaire Jacky Ickx à Autoworld

Musée Autoworld, Bruxelles, Belgique

Jusqu’au 26 janvier 2025

Jacky Ickx est certainement le pilote automobile belge le plus célèbre, et un pilote connu dans le monde entier. Pour ses 80 ans (1er janvier 2025), Autoworld Bruxelles lui rend hommage à travers une exposition anniversaire originale. Jacky a été l’un des pilotes les plus éclectiques de l’histoire du sport automobile. Il a couru avec succès en voitures de tourisme, en monoplaces, en endurance, en rallye raid, sans oublier ses débuts en moto trial. Il aurait donc été difficile de réunir ses voitures de course tant il y en a eu. Autoworld a choisi une formule originale en présentant sous formes de miniatures la plupart des voitures qu’il a pilotées ! On trouve quand même 2 véhicules de course « grandeur nature », une moto Zundapp de trial et une Ford GT 40.

Jacky Ickx est né avec la passion des sports mécaniques, et il a commencé par le trial moto, devenant 2 fois champion de Belgique en 1963 et 1965, devant notamment Roger de Coster, futur champion du Monde de la discipline. Jacky commence aussi à participer à des courses de côte en voiture, et à gagner. Trop jeune pour courir sur circuit en moto, il se consacre à l’automobile en voitures de tourisme, et c’est le début d’une carrière qui va le mener au sommet du sport auto. Il gagne sur route et circuit, notamment avec des Ford Lotus Cortina et Ford Mustang, puis sur BMW.

Ses victoires en tourisme lui permettent de se faire remarquer par Ken Tyrrell, qui lui offre un volant dans son écurie en F2. En 1967, le GP d’Allemagne F1 au Nürburgring accepte les F2 pour compléter la grille de départ, et Jacky se qualifie en 3ème position avec sa modeste F2. Il est Champion d’Europe de F2 cette année-là, et fait ses premiers pas en F1. Il est engagé par Ferrari en 1968 en F2 et F1, et remporte à Rouen (France)son premier GP. Jacky Ickx sera 2 fois vice-champion du Monde de Formule 1, avec un total de 8 victoires sur Ferrari et Brabham. Il a aussi couru pour McLaren, Lotus et Ligier, et on retrouve toutes ces monoplaces F2 et F1 dans une vitrine, avec la BD en 2 tomes qui retrace sa carrière. Les Ferrari sont mises en évidence, notamment la F312 de sa victoire à Rouen en 1968.

Faisant preuve d’éclectisme, il a déjà commencé en parallèle sa carrière dans les épreuves d’endurance, remportant plusieurs courses dès 1967 à Montlhéry, Kyalami et Spa. L’une de ses victoires les plus mémorables est sans doute les 24 Heures du Mans 1969 avec Jackie Oliver. Ce weekend-là, Jacky Ickx va rentrer dans l’histoire. Au départ des 24 Heures du Mans, les voitures sont rangées en épi, les pilotes sont de l’autre côté de la piste, et au signal courent vers leur voiture, sautent dans l’habitacle et démarrent en trombe, souvent sans avoir bouclé leur ceinture de sécurité. En cas d’accident au premier tour, les conséquences sont souvent dramatiques, et ce sera d’ailleurs le cas lors de cette édition où un pilote est éjecté lors d’un accident dans le premier tour.

Opposé à cette procédure pour des raisons de sécurité, Jacky Ickx marche vers sa voiture, s’installe tranquillement, boucle sa ceinture de sécurité et en conséquence part bon dernier. Si le pilote belge se fait remarquer au départ, ça ne l’empêchera pas de remporte la course après un final haletant et seulement 120 mètres d’avance sur la Porsche 908 d’Hermann-Larousse. Jacky Ickx devient célèbre, autant par son geste du départ que sa victoire d’un souffle. Cette 37e édition sera la dernière avec les voitures placées en épi, la procédure de départ est modifiée dès l’édition suivante. La Ford GT 40 exposée est une réplique exacte de la N°6 victorieuse, qu’on retrouve également en évidence da la vitrine « Endurance ».

Ickx enchaine les victoires en endurance, plus de 50 dans sa carrière, sur les Ferrari 312 et 512, puis sur Matra, Alfa Romeo et Mirage Ford lorsque Ferrari arrête l’endurance. La Mirage Ford lui permet de remporter une 2ème fois les 24 Heures du Mans en 1975, avant de s’engager avec Porsche qui lui offrira 4 nouvelles victoires aux 24 Heures du Mans (1976, 1977, 1981 et 1982), devenant ainsi le recordman de victoires et gagnant le titre honorifique de M. Le Mans, avant que Tom Kristensen ne batte à son tour ce record. Jacky Ickx sera également deux fois champion du monde d’endurance avec Porsche, en 1982 et 1983. Entre temps, il est aussi allé courir en Amérique du Nord, remportant en 1979 le titre en série CanAM sur une Lola Chevrolet.

Terrain complètement différent avec la Rallye raid Paris-Dakar, dans lequel Ickx s’engage en 1981 avec un coéquipier improbable, l’acteur français Claude Brasseur. La 1ère tentative sur une Citroën CX se termine par un abandon, la voiture n’étant pas adaptée à ce type de terrain. Ils reviennent l’année suivante avec un Mercedes Classe G plus robuste et continuent leur apprentissage. En 1983, le duo Ickx-Brasseur l’emporte, toujours sur Mercedes Classe G, mais cette fois sérieusement préparé pour affronter les pièges du Dakar.

Après cette victoire, Ickx (pilote Porsche en endurance) découvre un prototype de Porsche 911 équipée d’une transmission intégrale. Séduit par l’idée, il pousse Porsche à adapter une 911 4×4 pour le Dakar. Bonne idée, puisque Porsche remporte 2 Dakar en 1984 et 1986. Toujours avec Brasseur en copilote, Jacky Ickx sera de l’aventure Porsche au Paris-Dakar, finissant second en 1986. Ayant pris goût au désert et aux grands espaces, participe à d’autres rallye-raids, comme les Pharaons en Égypte ou les Bajas, sur Lada, Peugeot ou Toyota.

Voitures de tourisme, monoplaces F2 et F1, sprint et endurance en Sport-Proto, CanAm sur circuit, marathons et rallyes routiers, rallye raids, difficile de trouver un autre pilote qui aura eu une carrière aussi variée, d’autant qu’il a engrangé les victoires sur tous ces terrains. Ça valait bien une exposition anniversaire !

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